L’architecture libérale ne propose que les hochets de son monde : consumérisme, réduction au fétichisme de la marchandise, productions jetables, règne de l’éphémère, exhibitionnisme du capital. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement puisque, Marx l’a magistralement montré, les productions intellectuelles d’une époque – dont son architecture – obéissent à la logique des modes de production du moment. Le libéralisme ayant fait du marché, de l’argent, des profits, des bénéfices, son horizon indépassable, il infecte bien évidemment les productions de l’architecture et de l’urbanisme.
La machine architecturale ingère et digère des capitaux souvent très excessifs quand au coût réel et véritable de l’édifice. Les parasitages habituels se greffent sur l’opération technique : la tyrannie de la marchandise étouffe le projet intellectuel et le contraint à entrer dans des moules conceptuels complices des régimes qui les célèbrent. L’esthétique minimaliste coûte dans la proportion inverse à la présence des matériaux utilisés. On marchandise de l’intelligence, du concept, des idées en faisant payer le prix cher…à l’intelligence, aux concepts, aux idées.
L’architecture libertaire découple bâtiment et souci de la production capitaliste. Elle soumet les projets à de nouveaux impératifs : nominaliste, sensualiste, empiriste, dandy, hédoniste, vitaliste, dionysien, organique, cinématographique, politique, militant, dialectique, écosophique, lyrique, historique – on l’a vu.
L’ensemble se veut donc alternatif et constitutif d’une façon révolutionnaire nouvelle.
Chacun a fait son deuil de la révolution dans son sens léniniste. Coup d’Etat, violence putschiste, armée de guérilla urbaine, avant-garde éclairée, etc., plus personne ne croit à ces possibilités pour changer les choses. Tant mieux. Pour autant, faire son deuil de la révolution est un luxe impossible en ces temps de libéralisme lâché comme des chiens furieux sur tous les terrains. D’où une lecture nouvelle des situations nouvelles : Foucault et Deleuze y aident. Aujourd’hui, on ne trouve plus de fascisme casqué et botté, d’où l’ineptie d’un antifascisme révolutionnaire casqué et botté. En revanche, le fascisme s’est métamorphosé : le fascisme du lion a laissé place à un fascisme de renard, rusé, moins visible, caché, dissimulé. La renardie politique (libérale) exige une contre-renardie politique (libertaire).
Cette alternative vit de la multiplication et de la prolifération de micro-résistances à opposer fermement aux micro-fascismes partout repérables. A situations de guerre, stratégies et tactiques de combat. Les micro-fascismes en architecture ne se combattent pas à l’arme blanche, au canon et au feu, mais avec la micro-résistance de bâtiments de chocs, de lieux manifestes.
Liberal architecture is only proposing its world’s rattles: consumerism, goods reduced to fetishism, disposable production, transience’s reign, capital’s exhibitionism. How could it possibly be in an other way when, Marx magnificently demonstrated it, intellectual productions of an era – architecture included – obey to the logic of that same time’s production modes. Liberalism made from business, money, profits and benefits its unreachable horizon; it thus infects obviously architecture and urbanism’s production.
Architectural machine ingests and digests too immoderate capitals compared to the real and veritable building’s costs. Usual parasiting are grafting on technical operation: the goods’ tyranny chokes the intellectual project and constraints it to enter into conceptual moulds, being accomplice of systems which are celebrating them. Minimalist aesthetic costs in an invert proportion of used material’s presence. Intelligence, concept and ideas are becoming goods by selling at high costs…intelligence, concepts, ideas.
Libertarian architecture uncouples building and capitalist production’s concern. It submits projects to new imperative: nominalist, sensualist, empiricist, dandy, hedonist, vitalist, dionysist, organic, cinematographic, politic, militant, dialectic, ecosophic, lyric, historic…
The whole thing is thus wanted as alternative and constituent of a new revolutionary behaviour. Each of us finished our mourning of revolution in a Leninist sense. Coup d’Etat, putchist violence, urban guerrilla warfare, educated avant-garde etc., nobody believes anymore to these means to change things. Good for us. However, to finish our mourning of revolution is an impossible luxury in these times of rabid liberalism. Therefore, we need a new way or reading new situations: Foucault and Deleuze are helping us for that.
Nowadays, there is no more helmeted and booted fascism which implies that an helmeted and booted revolutionary antifascism would be an inanity. Nevertheless, fascism got metamorphosed : lion’s fascism moved to a fox’s fascism, tricky, less visible, hidden and concealed. Foxy politic (liberal) requires a counter-foxy politic (libertarian).
This alternative lives thanks to multiplication and proliferation of micro-resistances steadily opposed to micro-fascisms which can be spotted everywhere. War situations require combat strategy and tactics. Architectural micro-fascisms are not to be fought with knifes, guns or fire, but with micro-resistance of manifest buildings and places.
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