# Aussi lourd que le vent de Serge Brussolo

Dans cette nouvelle, l'écrivain Serge Brussolo met en scène un protocole de durcissement des gaz rares par une fréquence de son. A l'aide d'une solution modifiant la fréquence de la voix, les personnages peuvent alors créer un volume de porcelaine instantanée et évanescente. La combinaison de sons et nottamments d'injures (si si !), permet de former une véritable architecture qui, en mourant quelques instants plus tard libère le son qui l'avait créée.On peut ainsi imaginer une architecture qui nécessiterait, pour exister, une déclamation ou une musique qui différerait selon, l'intonation, le volume ou le rythme...Voici un extrait de cette nouvelle:« Il y avait là de quoi jeter les bases d’un art nouveau : la sculpture vocale, le moulage chanté, le bas-relief poème, et parfois elle frissonnait en pensant à l’aspect commercial d’une telle découverte ! Les promoteurs, les architectes, ne seraient-ils pas tentés de créer des maisons par la voix ? de bâtir des villes entières avec pour seule main-d’œuvre un chœur de chanteurs bien entraînés, une boîte de solution et une seringue ? Elle voyait déjà se lever des cités éclatantes de blancheur, tirées du néant par le biais d’une complainte, d’un récitatif soigneusement mis au point sur la table à dessin d’un cabinet d’architecte, ou sur le bureau d’un quelconque maître d’œuvre véreux. Heureusement, la fugitivité même des réalisations, l’aspect éphémère des formes nées du chant ou de la clameur, les protégeaient de toute spéculation commerciale. Le cri-sculpture resterait du domaine de l’art, et jamais aucune entreprise de terrassement ne s’en servirait pour faire de l’argent. La fragilité de l’œuvre devenait sa meilleure défense, et la brièveté de sa vie son meilleur gage d’éternité »
Aussi lourd que le vent 1981

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